Historique

Notre histoire

L’histoire de l’école Victor-Doré et celle de l’éducation aux enfants handicapés du Québec sont indissociables de l’histoire de M. Victor Doré.

1927-1932, à l’hôpital Ste-Justine

Nous sommes le 22 novembre 1927. On vient d’ouvrir, à l’hôpital Sainte-Justine, des classes pour enfants atteints d’un handicap physique afin de permettre d’instruire, dans leur religion, des enfants qui jusqu’alors avaient été empêchés de fréquenter l’école à cause de leur infirmité. Deux religieuses, Soeur Lucien et Soeur Christine, des Filles de la Sagesse, et une enseignante laïque, Mlle Miller, engagée au coût de 1 $ la leçon, sont chargées de donner leur enseignement à une quarantaine d’enfants handicapés. Différents comités bénévoles (hygiène, éducation, lingerie, vacances…) veillent à répondre aux besoins des enfants en tentant de recueillir des fonds dont une partie provient de la CECM, dont la subvention annuelle est de 100 $ par enfant.

Dès lors, ces quelques classes de l’hôpital Sainte-Justine sont assaillies de demandes d’admission supplémentaires et on s’aperçoit très vite qu’il faudrait mieux organiser ces services afin de répondre aux besoins sans cesse grandissants de cette population. M. Victor Doré, alors président de la CECM, est mandaté pour concrétiser cette réalisation; il effectue des démarches auprès du gouvernement du Québec afin d’obtenir des subsides et visite, en France et aux États-Unis, des institutions spécialisées pour parfaire ses connaissances au sujet des services essentiels à offrir à cette catégorie d’enfants.

Une classe à l’Hôpital Sainte-Justine (1927)

De 1932 à 1949, à l’école Montcalm – CECM

École Montcalm érigée en 1894

À son retour, il relocalise les classes de l’hôpital Sainte-Justine à l’intérieur de l’école Montcalm, sise au 820 Demontigny Est, et y nomme le premier principal, M. Zotique Guérin. Dès son ouverture, en 1932, l’école portera le nom de celui qui a travaillé à la mettre sur pied, M. Victor Doré. On peut donner un bref aperçu de la vie quotidienne à cette époque. Le matin, chauffeurs et enseignantes font la tournée des différents quartiers de la ville pour conduire les enfants à l’école. En plus des matières académiques, les élèves sont orientés vers divers ateliers qui leur permettront, plus tard, de gagner leur vie. Ces cours manuels sont répartis ainsi : ateliers de menuiserie, d’horlogerie et de cordonnerie, pour les garçons, et de coupe, de couture, de tissage et d’art culinaire pour les filles. C’est un franc succès et plusieurs finissants se trouvent un emploi dès la fin de leurs études.

À l’époque, le personnel médical désigné par l’hôpital Ste-Justine pour desservir la clientèle de l’école se composait de deux médecins orthopédistes, d’une « garde-malade » masseuse diplômée, responsable de la gymnastique corrective, d’une seconde « garde-malade » responsable des soins de santé et d’une préposée au service social.

À cette période, la population scolaire se composait principalement d’élèves atteints de poliomyélite.

De 1949 à 1960, à l’école Souart

École Souart, 1808, Papineau

Mais, en 1949, le site de l’école Montcalm est vendu à la maison Dupuis & Frères et c’est le déménagement au 1808 Papineau, à l’école Souart, où les mêmes services pédagogiques sont dispensés. On en profite alors pour ajouter certains services spécialisés en orthophonie, en psychologie et en physiothérapie. À cette période, l’école assurait les services scolaires de la 1ère à la 9ème année avec des ateliers manuels.

Signalons enfin, que durant ces années, avec la disparition graduelle de la polio, la clientèle présentait des pathologies diversifiées et de plus en plus sévères. Ainsi, le nombre d’élèves paralytiques cérébraux devient assez élevé pour que la Commission adopte le 13 novembre 1951, une résolution, autorisant l’engagement d’une institutrice laïque spécialisée.

1960, l’école Victor-Doré actuelle

École Victor-Doré (1960)

Les besoins sans cesse grandissants des enfants handicapés nous amènent enfin, en 1960, à la construction de l’école Victor-Doré, au 1350 Crémazie Est, telle qu’elle est connue aujourd’hui. Petit à petit, on assiste à la transformation de la vie pédagogique qui doit s’adapter aux difficultés de plus en plus grandes des enfants. C’est la disparition progressive des ateliers manuels remplacés par une conception nouvelle des réalités vécues à l’école par l’ensemble des enfants. La diversité des services pédagogiques, médicaux et la réadaptation rend indispensable le travail interdisciplinaire.

En 1979, la construction de l’école Joseph-Charbonneau est terminée. On y accueille les élèves de niveau secondaire alors que l’école Victor-Doré reçoit les élèves de niveau préscolaire (4-5 ans) et ceux du niveau primaire. Ces deux écoles élargissent également leur territoire géographique en recevant des élèves d’autres commissions scolaires qui ne pourraient être scolarisés dans leur région, à cause de la sévérité de leur handicap et faute de services adéquats.

1980 à 1993 : une vocation régionale

L’école Victor-Doré obtient une vocation supra-régionale, ce qui l’autorise à recevoir des élèves d’autres commissions scolaires, sur la base d’ententes formelles de scolarisation. Ainsi, s’explique la provenance variée de ses élèves : région métropolitaine de Montréal et une trentaine de commissions scolaires de l’ouest du Québec. L’hébergement des élèves venant des régions éloignées, au besoin, est pris en charge par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce statut supra-régional exige beaucoup de ressources humaines et financières et une organisation permettant de répondre aux besoins de cette population, dans le respect des ententes de scolarisation.

1993-1996 : l’agrandissement, le réaménagement et le rajeunissement de l’école Victor-Doré

L’augmentation et l’alourdissement de la population scolaire (160-165) nécessitent des ajouts de classes, de locaux spécialisés et de bureaux.

De plus, cette expansion suppose une étude et une révision de l’organisation physique des lieux, de la localisation des services ainsi que du regroupement des élèves dans l’école.

Enfin, le vieillissement de la bâtisse commande des travaux de toiture, de maçonnerie et de fenestrage.

À l’été 1993, à la suite d’une décision du Conseil des commissaires de la C.E.C.M., débutent les travaux d’agrandissement et de réaménagement. Les élèves et le personnel sont localisés pour une durée d’un an dans deux écoles vacantes de la CECM : l’école Laurence O’Toole dans l’est de Montréal et l’école Cardinal-Newman sur la rue Christophe-Colomb.

Au printemps 1994, avec la fin des travaux d’agrandissement, est installé sur les clôtures arrières, une oeuvre d’art intitulé « Les chats de Muy bridge au royaume de Bastet » de l’artiste Robert Saucier.

En août 1994, les élèves et le personnel réintrégrent l’école Victor-Doré et déjà, il faut faire appel à l’implication de tous pour planifier et organiser les travaux de rajeunissement qui auront lieu à l’été 1995 pour se terminer à l’automne.

En 2007, on inaugure aussi notre parc-école pour nos élèves de 4 à 9 ans.